Un phoque qui se prélasse sur le sable de Bernières-sur-Mer, une mouette rieuse qui attrape un morceau de poisson sur le port de Courseulles-sur-Mer, une aigrette qui fouille les berges de la Seulles à la recherche de son dîner…
Les animaux sauvages peuplent le littoral normand, les connaître, c’est les protéger.
C’est pourquoi, dans cet article, nous vous proposons un tour d’horizon de quelques espèces sauvages que vous pourrez observer lors de votre balade le long de la Côte de Nacre, entre Ouistreham et Courseulles-sur-Mer.
Le phoque
Crédit : Bruno Morcel
La présence des phoques sur nos plages normandes est donc devenue habituelle.
2 espèces protégées de phoques fréquentent les côtes normandes :
le phoque gris et le phoque veau-marin.
Le phoque veau-marin est l’espèce la plus présente sur les plages de la Côte de Nacre et dans les milieux estuariens, comme l’estuaire de l’Orne, la baie des Veys et la baie du Mont Saint-Michel.
Le phoque gris préfère les zones rocheuses.
Ils se régalent de poissons plats, de mollusques et d’autres céphalopodes.
Un phoque veau-marin surnommé Dalmatien filmé dans la Baie de Sallenelles par Bruno Morcel, passionné par la photographie animalière :
Le phoque gris est plus gros et plus puissant que le phoque veau-marin.
La femelle, gris clair orné de taches sombres, mesure 2 m et pèse en moyenne 170 kg.
Le mâle phoque gris a un pelage gris sombre orné de taches claires.
Il mesure 2,50 m et peut peser jusqu’à 300 kg.
Son museau est allongé dans le prolongement du front et ses narines sont parallèles.
Le phoque veau-marin a une tête large et ronde, ressemblant à celle d’un chien, avec un décrochement entre le front et le museau.
Ses narines sont rapprochées et disposées en forme de « V ».
La couleur du pelage du phoque veau-marin est gris foncé à beige, avec de petites taches claires ou foncées.
Même si le phoque semble docile et doux, il reste un animal sauvage. Le déranger peut nuire à cette phase de repos et l’amener à repartir en mer affaibli.
Quelles sont les bonnes pratiques à adopter si j’aperçois un phoque sur la plage ?
Crédit : Jean-Yves Jégourel – CPIE
Mélisande Gaultier nous donne la marche à suivre :
- ne pas approcher l’animal en respectant une distance de 100m, si vous constatez la présence d’un phoque, transmettez immédiatement l’information à la mairie, au Groupe Mammalogique Normand 09 54 53 85 61, 07 69 12 41 23 ou à l’office de tourisme,
- si vous pensez que l’animal est blessé ou en détresse : appelez le Réseau National Échouages 05 46 44 99 10,
- tenez votre chien en laisse,
- mettez en place un périmètre de sécurité de 100m autour de l’animal en attendant les structures autorisées à intervenir.
Crédit : Bruno Morcel
Qu’est ce qu’un îlot de tranquillité ?
Pour des phoques sereins en Normandie…
Plusieurs communes normandes s’engagent pour la protection de la faune du littoral au côté du Groupe Mammalogique Normand, avec la démarche « Îlot de tranquillité ».
Afin de favoriser le bien-être des phoques, plusieurs actions sont mises en place dont la sensibilisation à la présence normale de ce mammifère marin sur nos plages et la formation des agents municipaux à la conduite à tenir en cas de présence d’un phoque.
Où et quand observer les phoques sans les déranger ?
La Maison de la Nature et de l’Estuaire de Sallenelles propose des conférences ou des sorties à la rencontre des veaux-marins qui peuplent la baie du côté de la Pointe du Siège de Ouistreham.
Elles sont animées par le CPIE Vallée de l’Orne ou par le Groupe Mammalogique Normand.
Crédit : GMN
L’été, les bénévoles de la Brigade Phoque se relayent quotidiennement dans la baie de l’Orne afin d’assurer la surveillance des phoques et les compter.
Pour savoir où les retrouver, passez à l’accueil de la Maison de la Nature et de l’Estuaire 15 boulevard maritime 14121 Sallenelles – 02 31 78 71 06.
Après un petit coup d’œil dans leurs longues vues, ils vous donnent volontiers quelques informations sur ce mammifère. Chaque phoque a un prénom, souvent en référence à son aspect physique : Dalmatien, Pink, Joker, la Borgne…
Il n’y a pas de meilleures périodes pour les observer, ils sont présents presque tous les jours.
Seulement, en été, les bénévoles de la brigade phoque sont là pour aider le public à les observer.
Soyons vigilants, l’été est la période la plus sensible pour les phoques.
C’est à ce moment là que les phoques utilisent ces bancs de sable pour se reposer, muer, reconstituer leur stock de graisse avant l’hiver ou encore allaiter les petits.
Le dauphin
Crédit : Jean-Louis Perrin-Normandie Bord de Mer
Les dauphins sont régulièrement observés au large des côtes normandes, notamment dans les zones poissonneuses entre Courseulles-sur-Mer et Arromanches.
On y dénombre près de 500 individus.
Le grand dauphin est l’espèce la plus fréquente en Normandie.
Rarement solitaire, il se déplace en petits groupes de 3 à 7 individus.
Il mange des maquereaux, des mulets et des poissons plats.
L‘aileron donne des indications sur l’âge et sur les déplacements du dauphin.
Comme tous les Delphinidés, le grand dauphin est intégralement protégé dans les eaux françaises.
La législation impose de rester à plus de 100 mètres. Mais, les dauphins sont connus pour être des animaux joueurs et curieux.
Portrait de Jean-Louis Perrin
Crédit : Jean-Louis Perrin – Normandie Bord de Mer
Cet électricien de métier est tombé amoureux des dauphins lors d’une balade en mer.
Depuis, il les photographie et les filme patiemment.
Il a appris à reconnaître les différentes espèces de dauphins, leur sexe, leur âge approximatif.
Certains anges de la mer, comme il aime les surnommer, reconnaissent même son bateau et viennent le saluer.
Le bécasseau sanderling
Crédit : Jean-Louis Perrin – Normandie bord de Mer
Ce petit oiseau rondelet et court sur pattes a un bec noir, un ventre blanc et un pelage gris-marron.
Il mesure 15cm et pèse 60g.
Il vit en groupe de plusieurs centaines d’individus.
Bon nombre d’entre eux hivernent sur nos côtes.
Ils fréquentent les plages de sable normandes pour s’y reposer et chercher leur nourriture.
Regardez leur drôle de ballet. Ses petits oiseaux semblent faire une danse en suivant le va-et-vient des vagues.
Là, ils y débusquent leur nourriture en fouillant le sable et les algues.
Le gravelot à collier interrompu
Cet oiseau minuscule mesure 15 cm et pèse 50 g.
Il se distingue par son collier sombre, interrompu sur la poitrine, son ventre blanc, ses pattes et son bec de couleur sombre.
Il trouve sa nourriture parmi la laisse de mer.
Là, il déguste des vers marins, de petits mollusques ou encore des insectes.
Cette espèce migratrice protégée est présente en Normandie de mars à octobre.
Elle vient nicher au printemps en haut de plage, sur le sable.
Il faut avoir l’œil pour arriver à repérer les œufs couleur sable avec de petites tâches noires.
Pour les protéger des prédateurs et des promeneurs, les municipalités et le groupe ornithologique normand installent des cages au-dessus des nids.
Crédits : Benjamin Potel (photo), Conservatoire du littoral (vidéo)
La mouette rieuse
Crédit : Jean-Louis Perrin – Normandie Bord de Mer
Elle est reconnaissable grâce à son corps blanc et à son capuchon noir sur la tête, qui disparaît l’hiver.
Le bec, les pattes et les doigts sont rouges.
Cet oiseau marin aime s’exprimer.
Ses cris rauques et bruyants ressemblent à des ricanements, ce qui explique son nom.
La mouette rieuse se nourrit d’insectes et de petits poissons.
Elle a également la fâcheuse habitude de voler la nourriture à d’autres espèces !
Il ne faut pas confondre la mouette rieuse avec le goéland.
Celui-ci est beaucoup plus gros, il mesure 40 cm de plus et son bec est jaune avec une pointe de rouge.
Le goéland a un cri qui ressemble à un gémissement.
Crédit : Nathalie Papouin
Vous verrez des goélands à proximité du marché aux poissons de Courseulles-sur-Mer. Ils adorent déguster les déchets de poissons ou de coquilles Saint-Jacques.
Faites attention ! Le goéland est chapardeur. Un moment d’inattention de votre part et hop, il vous volera votre goûter !
Pour le bien-être des oiseaux marins, il est fortement recommandé de ne pas les nourrir. Ils trouvent suffisamment de nourriture au bord de la mer.
L’aigrette garzette
Crédit : Jean-Louis Perrin – Normandie Bord de Mer
Cet échassier blanc de 60 cm a une silhouette élancée.
Son bec et ses pattes sont noirs et ses pieds sont jaunes.
Il affectionne particulièrement les estuaires et les abords des fleuves et des rivières.
Vous pourrez observer l’aigrette garzette au niveau de l’embouchure de la Seulles, à côté de l’école de voile de Courseulles-sur-Mer.
On voit aussi parfois l’aigrette dans les champs, à côté des troupeaux de vaches.
Elle se nourrit de vers, de grenouilles, de poissons et d’insectes.
Comme le héron cendré, l’aigrette vole avec le cou rétracté dans les épaules.
Elle bat lentement et silencieusement des ailes.
Le grand cormoran
Crédit : Jean-Louis Perrin – Normandie Bord de Mer
Son plumage est entièrement noir avec des reflets bleus et verts sur les ailes.
Avec ses pattes palmées et son plumage imperméable, c’est un excellent plongeur qui peut atteindre 30m de profondeur ! Il est capable de tenir 1 minute en apnée.
Gourmand, il peut engloutir jusqu’à 700 g de poissons par jour !
Juché sur un poteau ou un rocher, vous le verrez déployer ses ailes pour les faire sécher au soleil.
Le cormoran affectionne particulièrement les poteaux de Langrune-sur-Mer et le port de pêche de Courseulles-sur-Mer.
L’oie bernache du Canada
Crédit : Jean-Louis Perrin – Normandie Bord de Mer
Cette jolie oie sauvage herbivore, avec son cou noir et des joues blanches, mesure jusqu’à 1m de haut et 1,75m d’envergure et pèse jusqu’à 6 kg.
Elle peut parcourir plus de 1 000 km en une semaine.
En scrutant l’horizon, vous apercevrez peut-être leur vol, composé de dizaine d’individus formant un V.
Cette façon de voler leur permet d’économiser jusqu’à 70% de leur énergie et d’effectuer de plus grandes distances sur leur parcours de migration.
Le fou de Bassan
Crédit : Jean-Louis Perrin – Normandie Bord de Mer
Ce magnifique oiseau est régulièrement observé par les marins-pêcheurs, au large des côtes normandes.
Il a une incroyable technique de pêche en piqué.
Le fou de Bassan s’élance du ciel et percute la surface de l’eau à près de 90 km/h.
Le choc assomme les poissons, il ne lui reste plus qu’à les attraper dans son bec.
Son plumage est blanc. Le bout de ses ailes est effilé et noir.
Sa tête est couleur jaune orange.
Il mesure 85 cm de long pour un poids de 2,5 kg.
Maintenant à vous de jouer ! Ouvrez grand vos yeux et observez la faune sauvage qui vous entoure sur la Côte de Nacre !
Découvrir les petits bêtes de l’estran
Balades découverte littorale
Armés de bottes et d’une épuisette, en route pour une chasse aux coquillages et aux crustacés sur notre belle plage de Saint-Aubin-sur-Mer !
Cette sortie littorale permettra à toute la famille de partager un moment de découverte unique sur le haut de plage autour de son histoire, sa faune, sa flore, sans oublier la rencontre privilégiée avec les petites bêtes qui peuplent le bas de plage : crabes verts, étrilles, bouquet, homards, moules, bigorneaux, coques, palourdes, couteaux, moules…
Si les conditions sont réunies une sensibilisation au ramassage des coquillages et crustacés pourra être proposée, pour une pêche durable et responsable.
Escapades nature
Sortez vos chaussures de marche et vos jumelles et laissez-vous guider pour profiter des richesses naturelles du Calvados : visites guidées nature, pêche à pied, observation des oiseaux marins, découverte des animaux qui peuplent nos jardins…